Après délibération du jury, voici les résultats de la 5ème édition du concours Africa Poésie 2020.
Le jury a décidé d’attribuer cette année un prix spécial. Nous félicitons tous les participants !
Le Président
Africa Poésie - Société des Poétes et Artistes du Cameroun (SPAC)
Daouda Mbouobouo
Remise des prix en photos : http://africapoesiefestival.e-monsite.com/album-photos/africa-poesie-2020/
1er prix : Mânes de BONNY Franck (Cameroun)
2ème prix : En feu d’artifice de ALCEUS Claude-Bernard Elio (Haïti)
3ème prix : Le parfum de ma mère de EYANGO Danielle (Cameroun)
4ème prix : Fils d’humanité de BERTONY Louis (Haïti)
Prix spécial du Jury : Africa Poésie de MABAR KAZGA Abdias (Cameroun)
Prix d’honneur :
Un cri accroché de BONHOMME Adlyne (Haïti) ; L’orpailleur de rêves de VENDÈS Arnaud (France) ;
Crépuscule de KHAIRAT Nada (Maroc) ; Jeunesse immortelle de NGOUFACK Freddy (Cameroun) ;
Elle s’était juré de DESCOTEAUX Diane (Canada) ; Un même poinçon de COLPIN Didier (France) ;
Africa Esperenza de AWOUAFACK Daquin Cédric (Cameroun) ; De retour à Ouidah de MASSA Charles-Henry (Belgique).
Composition du Jury :
Président :
M. Daouda MBOUOBOUO
Président de la Société des Poètes et Artistes du Cameroun (SPAC) ; Président fondateur Africa Poésie ; Ecrivain - Poète ; conférencier ; juriste ; Vice PCA de la Société Civile des droits de la Littérature et des Arts Dramatiques(SOCILADRA) ; membre de la Commission nationale chargée du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre de la politique nationale du livre, du manuel scolaire et autres matériels didactiques.
Membres :
Pr Joseph DONG’AROGA
Enseignant d’université, titulaire d'un doctorat de troisième cycle de l'Université de Bordeaux III et d’un doctorat d 'Etat de l'Université de Yaoundé I, où il enseigne la littérature négro africaine après avoir servi comme chercheur à l'ex institution des Sciences Humaines.
M. Gérard BLUA
Ecrivain, éditorialiste et éditeur, L'un des quarante sages, classe des Lettres, de l'Académie de Marseille ; Membre sociétaire de la Société des Gens de Lettres de France ; Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres ; Membre bienfaiteur de la SPAC.
Mme Marie Julie NGUETSÈ
Enseignante, écrivaine, poétesse camerounaise, Maîtrise et DEA de l’Université de Douala ; Doctorat de l’Université de Yaoundé ; Co-fondatrice et directrice des Editions L’Ébène et du Csaf production.
Rapporteur :
Mme Cath LEFEBVRE
Poétesse ; Déléguée France de la Société des Poètes et Artistes du Cameroun (SPAC), Communication internet de la SPAC ; Adhérente de la Maison de la Poésie des Hauts de France.
Aide à la réception des textes : Julien BERNARD membre de la SPAC
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POÈMES LAURÉATS DU CONCOURS AFRICA POESIE 2020
1er prix Mânes
Grands masques venant de la nuit des temps
Comme des souvenirs retrouvés dans la mémoire somnolente
Au bord du vide au bord de l’abime
Grands masques démasqués qui nous démasquent
Seuls témoins de nos dérives de nos errances
Face à l’Afrique nous-mêmes doublure de l’ombre
Ô visages des Ancêtres figés dans le silence
Rythmes discordants de tam-tam à l’écho morbide
Au seuil de l’agonie au seuil de l’exil
Me voici aujourd’hui en chute libre sans vitesse initiale
Perdant toute la sagesse des traditions africaines
Me voici cherchant l’oubli auprès d’une fille nubile
Dont je caresse les rondeurs synclinales
Sur les difficiles chemins de la civilisation de l’universel
Nous marcherons avec les pharaons et les rois des grands empires
Nous marcherons avec les braves les héros et les martyrs
Nous marcherons avec les esprits les dieux et les étoiles
Nous marcherons encore avec le feu de la passion ancestrale
Dans l’insoutenable légèreté de la modernité
BONNY Franck (Cameroun)
2ème prix En feu d'artifice
J’écris un poème en feu d’artifice
Avec des vers libres en éruption
À fleur de peau, à fleur de ride
À fleur de rire, à fleur de rythme
Un poème d’unité…
À la mesure de ma terre natale : Haïti !
Terre de cataclysme à feu et à sang
Pour unifier les rues au climat de guerre
Un poème de paix…
À la mesure du sommet du Kilimandjaro
Dans la terre sacrée de mes ancêtres
Pour pacifier un continent divisé et tribalisé
Un poème de consolation…
À la mesure des cœurs blessés et attristés
Epilant les larmes mélancoliques
Pour mûrir le mot ’’espoir’’ pour un lendemain improbable
Un poème de la négritude…
À la mesure de tous les noirs du monde
Dont la peau est brûlée et cicatrisée
Pour cultiver la négrité de la couleur de leur peau
Un poème de fantasme…
À la mesure de la beauté osée des négresses
Aux lèvres courbées en corolle de fleurs rares
Pour assouvir mes pulsions sauvages
Un poème antiraciste…
À la mesure de la conscience humaine
Combattant la xénophobie et la barbarie
Puisque nous sommes tous traversés par le même sang
J’écris donc, un poème en feu d’artifice
C’est pour que demain
Cessent l’oppression, la haine, la peur
Et que fleurissent la liberté et la justice !
ALCEUS Claude-Bernard Elio (Haïti)
3èmeprix Le parfum de ma mère
Le trottoir de ma Nuit
Désert ténu de rêves engloutis
Solitaire de chaleur refroidie
Exhale dans ses tonitruants silences...
Exhale du parfum de ma mère en « mourance »
... Et je grelotte...
Debout sur le trottoir de ma Nuit
Je grelotte du froid de minuit
Minuit qui bientôt sonnera
Minuit de larmes des femmes en kaba
Minuit de la fatalité qui exultera
Là sur le trottoir ténu de ma Nuit amère…
Où je grelotte...
Où je grelotte du parfum de ma mère...
Le vent des années
Souffle sur le trottoir dépeuplé
Trottoir obtus, de mille balades stigmatisé
Trottoir abyssal des larmes d'aridité...
Il souffle
Il souffle, le vent des années
Dans la Nuit profonde…
Il souffle l'attente douloureuse du Vieux Monde
Qui depuis l'Ombre Obscure où l'invisible abonde
Gémit de la hâte de poursuivre Sa ronde...
Il souffle le vent des années
Il souffle du parfum de ma mère angoissée...
Debout sur le trottoir hanté
Mon âme frémit des violences des guerres
Et je me recroqueville là dans les parois du mur glacé
Je me recroqueville nue dans le muet désert
Des tourments sanglants de ma mère...
Tourments de nuit où je grelotte
Où je grelotte
Du parfum de ma mère...
Combien de portes ... Et de portes... Et de portes...
De mes mains si tôt fatiguées
Je devrai trouver les clés... ?
Pour enfin échapper
Là dans la Nuit
Échapper aux douloureux cris
Du parfum de ma mère par la peine alourdie... ?
Combien de cailloux... Et de cailloux... Et de cailloux
De mes doigts de désespérance raidis
Je devrai ramasser là dans la Nuit
Sur le trottoir de mes fantasmes vieillis
Pour m'enfin reposer épanouie
Dans la douce pénombre amie
D'une terre plus féconde que mon désert ennemi... ?
... Et je grelotte
Je grelotte du froid de minuit
De la vieille pendule ancestrale des fœtus moisis…
Quand viendront enfin les jours de sabbat
Longtemps encore le parfum de ma mère me hantera… !
Lorsque, de la liberté éclairée
Et du Germe de Vie par l'usure apprivoisé
J'aurai enfin « dé-pipé » les dés...
Lors, je ne grelotterai plus…
Je ne grelotterai plus seule dans la Nuit...
Non je ne grelotterai plus du froid glacial de Minuit...
Ah... ! Que se hâte le Soir de félicité
Où les mains enfin pleines de tous les cailloux de ma Destinée
Plus jamais je ne grelotterai
Du lourd parfum musqué
Musqué de la douleur
Par les années, fermentée...
Musqué de la douleur
De ma mère en pleurs...
EYANGO Danielle (Cameroun)
4ème prix Fils d’humanité
Je descends de ces hommes pieux et spirituels
Qui encastrent sous leur peau les mémoires
Des naufragés du temps
Je compte parmi les débonnaires offrant asile
Aux âmes persécutées pour l’humanité
J’ai édifié moi-même des gloires intactes
Dans mes parcours
Le demain est une veste saupoudrée d’espoir
Dont la vie se sert pour me vêtir les jours
Je suis fils de cette descendance de race pure
Qui congédie la haine de ses demeures
Pour concéder un coin secret
À l’amour dans les palaces de l’âme
Je tire origine du sein de ces hommes
Mangeurs d’éclats de soleil
Conquérant de vigueur les vents géants
Signent aux confins du monde
Des instants de paix scellés d’éternité
Le soir je m’empare de l’héritage des rêves
Le matin je les amarre aux bras de l’aurore
Pour fructifier l’essence des saisons
Des saisons de sourires et de délices du cœur
Je viens de cette terre jadis maudite des dieux
Mais dont le peuple a dû emprunter
La voie du bain d’encre
Pour repeindre les profondeurs de son ciel
Panser ses martyrs de la liberté et gifler l’histoire
Je suis au nombre de ces héros de la vie
Ressassant à longueur d’âge des espérances
Et dont le malheur les désigne vainqueur des maux
L’héroïsme de mes aïeux cousu à mes veines
Battant froid les brûlures des préjugés, je cours
Vers le prix de la vocation de mon existence
BERTONY Louis (Haïti)
Prix spécial du jury
Africa Poésie
Elle, la poésie est déjà mûre
Elle a donné des roses pures
Venez contempler sa beauté
La nature en est toute auréolée
Venez jouer au milieu des confettis
De roses et étanchez vos appétits
De Douala à Paris
De Brasília à New Delhi
Venez chanter la poésie
Au rythme des vers verts
Au rythme des rythmes
Au rythme des rimes
C’est la joie que nous offre
Africa Poésie, Africa Poésie
Sur les plages de la Martinique
Au clair de la lune en Mozambique
Rendez-y vous tous pour vibrer
Au rythme des belles sonorités
Riez souriez et éclatez-vous
Car elle, cette joie est pour vous
De Douala à Paris
De Brasília à New Delhi
Venez chanter la poésie
Au rythme des vers verts
Au rythme des rythmes
Au rythme des rimes
C’est la joie que nous offre
Africa Poésie, Africa Poésie
Portez des étoffes africaines
Buvez de la tequila mexicaine
Enivrez-vous du vrai plaisir
Qu’Art et Vers vous fait sentir
C’est le plaisir de la bonne gaité
C’est le plaisir de la fraternité
De Douala à Paris
De Brasília à New Delhi
Venez chanter la poésie
Au rythme des vers verts
Au rythme des rythmes
Au rythme des rimes
C’est la joie que nous offre
Africa Poésie, Africa Poésie
Africa Poésie c’est la fleur du printemps
Africa Poésie c’est la douceur du vent
Africa Poésie c’est l’envol des poètes
Africa Poésie c’est la voix des prophètes
C’est l’abondance des couleurs dans nos vies
C’est l’union des peuples du monde à vie
De Douala à Paris
De Brasília à New Delhi
Venez chanter la poésie
Au rythme des vers verts
Au rythme des rythmes
Au rythme des rimes
C’est la joie que nous offre
Africa Poésie, Africa Poésie
Sous les étoiles, au vent frais, sautez
Dans les bibliothèques, des vers, déclamez
Sur les sables d’Haïti, dansez le zouk
Sur le Mont Parnasse, immolez des boucs
Pour que jaillissent un poème nouveau
Et une musique pour un monde nouveau
De Douala à Paris
De Brasília à New Delhi
Venez chanter la poésie
Au rythme des vers verts
Au rythme des rythmes
Au rythme des rimes
C’est la joie que nous offre
Africa Poésie, Africa Poésie
D’Abou Dhabi à Bakou
De Washington à Moscou
De Wellington à Alexandrie
D’Antananarivo à Californie
Venez célébrer la poésie avec nous
Tous autour d’elle, éclatons-nous
Le tam-tam du grand génie retentit
Libérant une sensationnelle mélodie
D’Apollon, se dégagent des vers magiques
Et de Vénus, une beauté énigmatique
Oublions nos peines et nos gênes
Embrassons-nous tous sans haine
Que de paix, d’ambiance, de félicités
Que d’amour, de détente et de bonté
C’est la lune que nous offre Africa poésie
Africa Poésie, Africa Poésie, Africa Poésie
C’est la joie de la poésie du cœur
C’est la joie de la poésie africaine
C’est la joie de la poésie universelle
MABAR KAZGA Abdias (Cameroun)